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FUKUSHIMA, DES PARTICULES ET DES HOMMES (extraits)

Documentaire : 52 mn
Genre : Scientifique
Diffusion : France 5

Au Japon, dans la région de Fukushima, des citoyens et des scientifiques tentent de comprendre ensemble l’invisible contamination qui n’en finit pas de menacer leur santé et d’obséder leur esprit. C’est ce dialogue inédit que le film cherche à partager.

Production : KAMI productions
Réalisation : Gil Rabier et Claude-Julie Parisot
Étalonnage / Finishing : ALstudio.tv - Arnaud Lambert


Qu’est-ce qu’un environnement contaminé ? Que manger ? Où habiter ? Quand les enfants pourront-ils revenir ? Qu’est-ce que je risque ? Pour répondre à ces questions urgentes, des collaborations originales se créent entre des scientifiques qui sortent de leurs laboratoires et des citoyens obligés de s’intéresser à la science la plus complexe. Ainsi, à Iwaki, à 40 kilomètres de la centrale, une association de mères mesure le taux de radioactivité dans les jardins où jouent leurs enfants. Yumi Chiba, l’une d’elles, explique : « Depuis l’accident, le gouvernement et l’administration ont tendance à retarder l’information, à minimiser les taux de radioactivité et à nier les conséquences de la contamination. Les citoyens se demandent si les chiffres officiels sont fiables. Les gens sont devenus anxieux et sceptiques. » A Date, à 30 kilomètres de la centrale, des chercheurs prélèvent des champignons, très consommés par la population : « Ils absorbent beaucoup le césium, précise le chercheur en radiochimie Yasushi Kino. A un mètre près, les taux de radioactivité changent beaucoup. La contamination évolue en fonction des conditions météorologiques, géologiques, géographiques… Il faut prendre en compte une multitude de paramètres pour arriver à une conclusion. » Les agriculteurs de la région de Fukushima ont dû se résoudre à ne cultiver que pour permettre de suivre l'évolution de la radioactivité sur leurs cultures. Le chercheur en biologie médicale Manabu Fukumoto, lui, dissèque des centaines d’animaux. « La priorité, c’est de trouver sur quel organe le césium vient se fixer. C’est la première fois au monde qu’on fait une étude d’une telle ampleur. Nous n’en sommes qu’à deux ans et demi de recherches sur les animaux et il faudra sans doute compter encore plusieurs dizaines d’années avant d’avoir des réponses sur les effets de la contamination à faible dose. » « Les symptômes mettent du temps à se manifester, rappelle Manabu Fukumoto. Pour Tchernobyl, ce n’est que trois ans après l’accident que les premiers symptômes sont apparus. » Pour Shinzô Kimura, « l’avenir des habitants de Fukushima est difficile à définir. La nature humaine fait que l’on a tendance à oublier les problèmes une fois les grandes difficultés passées. Il faudra sans relâche continuer la surveillance, continuer à mesurer la radioactivité de nos aliments, de nos corps. Il faudra également un suivi médical constant afin d’assurer un diagnostic précoce et des soins rapides le cas échéant. C’est tout ce que nous pouvons faire désormais. Il faut vivre avec cette contrainte. »